Reflets fantomatiques dans une salle obscure
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Reflet fantomatique dans une salle obscure
Le saisissement de la beauté déclenche le besoin de s’en « mêler ». De s’y mêler, d’en faire sa propre histoire. L’acte de photographier permet de se saisir instantanément de ce sentiment diffus. Non pour le figer, mais pour le faire vivre. Le pouvoir que donne l’appareil photo à ce moment-là est celui de se créer soi-même, son propre regard. Cette photo tout en rendant hommage au travail de Nan Goldin, l’utilise. D’une part elle souligne l’aspect généreux de l’œuvre de Nan Goldin qui laisse une grande place au spectateur, lui permettant de tourner les pages de son journal intime. Elle souligne également la beauté formelle de certaines de ses photos, bien que ce ne soit pas l’intention première de Nan Goldin. Ce qui lui importe c’est la personne qu’elle photographie. Une personne avec laquelle elle entretien une relation. Or cette photo ne cherche pas à communiquer avec son « modèle ». De femme singulière, la personne photographiée devient chair : son corps n’est plus qu’un élément formel qui renvoie peut-être aux nus de la peinture moderne à moins que ce ne soit au cinéma de la nouvelle vague. Le corps du modèle plane dans le tiers supérieur de la photographie alors que son regard semble s’intéresser, en contrebas, au reflet du drap sur lequel elle est allongée et qui s’imprime sur une surface réfléchissante indéterminée. Lit? Bâche? Tapis de sol? Tableau?
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C/O - International Forum for Visual Dialogues - Berlin
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